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Ma nature profonde..
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21 janvier 2017

Les mariages autrefois

diademe

Comment se déroulait un mariage autrefois? Déjà il faut savoir que le rituel du mariage n’a pas toujours existé. Avant, les couples vivaient ensemble, et leur vie commune était reconnue par leurs familles respectives et par le village. Lorsqu’ils en avaient assez, l’union cessait. Cette notion de "mariage" telle que nous la connaissons aujourd’hui ne s’est répandue qu’autour du XIe siècle seulement. Avant, à l’époque du système féodal, l’unique but du mariage était d’éviter le morcellement des terres, ce qui fait que le choix de l’époux se faisait en fonction de ce qu’attendait le clan et les parents des mariés. Ce fut le début des mariages "arrangés", dans lesquels fils et filles étaient perçus comme autant d'occasions d'alliance au service des familles. Les innombrables mariages entre les milieux nobles en témoignent. Le petit peuple n'était pas soumis à de telles pressions mais copia une partie des habitudes de la noblesse dans ce domaine. On réservait notamment le mariage à l’aîné des fils, les autres garçons de la famille devant se contenter d’unions non officielles comme le concubinage.

Par ailleurs, grande différence avec de nos jours, on ne se mariait pas par amour ! Le but premier était d’avoir des enfants et deuxièmement, de se protéger des risques liés aux relations intimes multiples. Les médecins eux-mêmes prescrivaient le mariage sans amour et sans plaisir pour contrer les effets néfastes de l’amour conjugal excessif ! On a du mal à s'imaginer épouser quelqu'un dans cet état d'esprit de nos jours!clin d oeil (2)

Donc, pour en arriver à cette liberté qui semble naturelle où l’homme demande directement à la femme aimée de devenir sa compagne, que de chemin parcouru! Il a fallu attendre que la femme soit plus libre et considérée, et que par conséquent son inclination amoureuse soit respectée, ce qui n’était pas forcément le cas autrefois.

Jusqu’à la Révolution de 1789 où est apparu le mariage civil, lorsqu’on disait mariage on parlait en fait du mariage religieux.

Voici comment les choses se déroulaient :

Il y avait tout d’abord le temps des fiançailles, ou accordailles, qui étaient la promesse de mariage. C’était souvent le seigneur qui était chargé, au nom du prétendant, de faire la demande aux parents de celle qu’il espérait épouser. Au début du XXe siècle, il existait encore des intermédiaires qui étaient chargés de sonder tout en finesse les sentiments des jeunes gens et faire savoir si le projet avait ou non l’assentiment de l’intéressée. Ce n’est qu’ensuite que la demande en mariage officielle pouvait être faite.

À partir de là, quarante jours devaient s’écouler jusqu’au mariage lui-même, ce qui permettait de publier les bans (obligatoire depuis 1215) et donnait le temps nécessaire pour vérifier qu’il n’y avait aucune opposition au mariage. Seulement voilà, si les promis impatients "consommaient" leur union avant la bénédiction nuptiale, ils risquaient l’excommunication!! (C'est-à-dire qu’ils étaient rejetés par l’Élise et qu’ils n’avaient plus le droit de recevoir les sacrements du baptême, du mariage, de l’enterrement! C'était la pire des peines, car pour les gens l’Église avait une importance capitale dans leur vie !)

A quel âge pouvait-on se marier ?

Il suffisait d’être pubère (c’est-à-dire d'avoir quitté l'enfance, ce que nous appelons aujourd’hui l’adolescence), c'est-à-dire avoir 14 ans pour un garçon et 12 ans si on était une fille. Par contre les futurs mariés avaient besoin de l’autorisation de leurs parents tant qu’ils étaient mineurs, soit jusqu’à 30 ans pour les hommes et jusqu’à 25 ans pour les femmes. Néanmoins, j’ai vu dans les actes de mariage de mes ancêtres qu’en réalité, à tout âge l’autorisation parentale était nécessaire pour pouvoir se marier. Du reste, au-delà de cet âge imposé de 30 ans pour les hommes et 25 ans pour les femmes, si les futurs époux n'obtenaient pas l’accord des parents et se mariaient quand même, ils risquaient d’être déshérités.

Comment se vêtait la mariée ?

Les robes des mariées n’ont pas toujours été blanches ! Aujourd’hui encore, se marier en robe de couleur semble parfois choquant et pourtant, la tradition de la robe immaculée est récente : il faut attendre le XIXe siècle pour qu’apparaisse enfin cette fameuse robe blanche. En fait, être la plus belle était le seul impératif de la jeune mariée. Il fallait, pour cette occasion unique, sortir de l’armoire ses plus beaux atours ou bien se faire confectionner une nouvelle robe par la couturière. Les premières robes de mariée blanches, ornées d’un long voile, n’apparaissent que vers 1830.

Couronne de fleurs, bouquet de la mariée, décor floral... Les fleurs bordent le chemin des mariés. Honneur à la fleur d’oranger qui est la fleur du mariage par excellence.

Donc, quarante jours après l’engagement solennel des fiançailles, les mariages ont lieu de fort bon matin (5 ou 6 heures), alors que les fiancés sont à jeun. Ils se déroulent en public, comprennent l’échange des consentements, la remise de l’anneau, la bénédiction nuptiale donnée par un prêtre, puis la messe.

Le cortège se rend à l’église au son des flûtes et des tambours où le prêtre de la paroisse les accueille sous le porche.

Sous l’Ancien Régime (= avant la Révolution), les mariages de nuit sont fréquents. Ils ont pour raison d’obscures frayeurs populaires : celles du diable. En bénissant de nuit les fiancés, on pensait conjurer le sort, empêcher l’impuissance et la frigidité.

Jusqu’au XIe siècle, l’anneau (alliance) est symbole de fiançailles plutôt que de mariage et seule la femme le porte. Ce n’est que beaucoup plus tard, lorsque la cérémonie des fiançailles précède en fait celle du mariage, que l’anneau signifie désormais promesse et gage de fidélité et, comme l’engagement concerne aussi bien l’homme que la femme, on en vient naturellement à l’usage de deux anneaux.

Pour la jeune fiancée pure et vierge (comme il se doit), la bague de fiançailles ne doit comporter que des pierres blanches et des perles.

La loi du 20 septembre 1792 prescrit que les témoins, au nombre de deux ou de quatre, doivent avoir vingt et un ans révolus et peuvent être, grande première !, du sexe féminin. Avant la Révolution les témoins étaient forcément des hommes.

Les mariages étaient l’occasion de faire la fête ! Transformer cette journée en événement exceptionnel, quitte à y engloutir une partie de sa fortune ou de sa dot, a toujours semblé naturel. La fête avait plus ou moins d’éclat et était plus ou moins longue selon la fortune de la famille. Les mariages dans les campagnes s’étalaient sur plusieurs jours, ceux des jeunes filles nobles sont prétextes à d’incroyables fêtes qui durent parfois plus de dix jours.

À toute époque, la festivité la plus courante lors des mariages est la danse. Dans les villages on fait la fête pendant plusieurs jours. Tous les habitants du village sont conviés et le clocher sonne à toute volée le début de la noce. Après la cérémonie religieuse, le cortège accompagné des musiciens se promène dans tout le village. Après les longs travaux des champs, les couples se laissent entraîner par la frénésie de la danse, grisés par le vin, joyeux de rire, ils bavardent gaiement et entament une farandole.

Le mariage c’est le joli temps des présents. Les noces marquent un échange de dons entre le marié, la mariée, les parents et les invités. La mariée, héroïne de la fête, est bien entendu au centre de ces échanges. Ces cadeaux sont des présents d’amour, mais sont aussi des dons à valeur symbolique : une promesse sera plus difficile à rompre s’il y a eu échange répété de cadeaux. C’est une façon détournée - et agréable ! - de fixer de manière palpable l’accord oral des deux familles. Depuis le Moyen Age, les invités apportent des cadeaux aux jeunes mariés pour compléter l’installation de leur ménage. Dans les villages, cela peut être une marmite, un seau, un berceau ou même des cadeaux alimentaires : chapons, oies grasses, vins, jambons. Les parrains et marraines offrent des cadeaux de plus grande importance comme une bassinoire en cuivre ou une soupière en faïence. Dans les familles plus aisées, on donne des pièces d’orfèvrerie ou de porcelaine, un objet d’art ou du mobilier.

Dès le début du XXe siècle, les invités regroupent leurs dons en espèces, selon le système de notre liste de mariage, pour faire un plus beau cadeau et ne pas offrir un bibelot quelconque qui risque de finir au fond d’une armoire ou au grenier.

Coupe de mariage en argent gravée aux initiales ou au nom de la jeune fille et portant l’année du mariage, dans laquelle boivent les époux le jour de leurs noces (on la retendra à la jeune accouchée lors de chaque délivrance), tasses et gobelets en étain ou en argent ornés de beaux motifs ciselés, verres de mariage aux initiales des fiancés, entourées de guirlandes de fleurs, tout comme la paire de cruches décorées d’un coeur et marquées aux initiales du couple font également partie des cadeaux traditionnels.

Presque toutes les familles avaient, à la campagne, une cloche de verre épais où la mariée déposait précautionneusement, au lendemain de la noce, sa couronne tressée de fleurs d’oranger. À côté de la couronne séchant doucement à l’abri de la poussière, la jeune femme ajoutait, au gré des années des souvenirs de baptêmes d’enfants, d’anniversaires, etc. Toute la vie de l’épouse pouvait être résumée par les objets contenus sous le globe dont la couronne formait le premier maillon.

À partir de la Révolution Française

La Révolution modifie considérablement le mariage en 1793 en retirant à l’Église le monopole des mariages :

- Création du mariage civil, qui doit précéder obligatoirement le mariage religieux.

- Possibilité de rompre le lien marital (le divorce est autorisé à partir du 20 septembre 1792).

Du 1er vendémiaire an VII (22 septembre 1798) au 28 Pluviôse an VIII (17 février 1800), les mariages doivent être célébrés obligatoirement chaque décade (les 10, 20 et 30 de chaque mois). Une "fête annuelle des époux", le 10 floréal de chaque année, a été instaurée par la loi du 3 brumaire an VI.

À cette époque, certains mariages avaient lieu au "temple décadaire". Ce "temple" était le lieu de réunion du "culte décadaire" (decadi = jour de repos républicain).

Ce culte d’une religion "républicaine", après l’abolition du culte catholique, puis "culte de la Raison", puis "culte de l’Être Suprême", pour finir en "théophilantropie" (croyance en un Dieu bon et en l’immortalité de l’âme), a existé entre 1793 et 1802.

Certaines églises (très peu, comme celles de Clermont-Ferrand), ont servi à ce culte.

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Commentaires
E
C'est une fois de plus pour moi l'occasion de découvrir moultes informations, cette fois au sujet du mariage. Merci Ambre de partager avec nous ton érudition. <br /> <br /> Les mariages arrangés existent toujours de nos jours, notamment en Inde (mais je ne connais pas le monde entier, donc certainement aussi ailleurs).
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