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Ma nature profonde..
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21 février 2017

La vie au XVIIIe siècle (1)

maison 17

Au XVIIIe siècle, la religion était omniprésente dans la vie des gens. Tout le monde était croyant et on allait à l’Église tous les dimanches. Il était d’ailleurs interdit de servir à boire dans les tavernes à l’heure de la messe, sous peine d’avoir une amende (pour ne pas que les hommes aillent boire au lieu d’assister à l’office).

Pour dire où habitaient les gens, on ne disait pas "dans telle ville", on disait "il est de telle paroisse", puisque c’est là que tous les gens d’un même village et des petits bourgs avoisinants se rassemblaient.

Chaque village se composait du même type de population :

- le seigneur dans son manoir, sa famille et ses valets et servantes ;

- le curé ; le juge ; le notaire ;

- le maître d’école qui était un clerc laïque ; il sonnait les cloches à l’Église, l’entretenait en échange de dix sous par an de la part des familles, tenait avec le curé les registres d’état-civil (baptême, mariage, décès) et faisait l’école aux enfants dans une pièce de sa maison.

En réalité, peu d’enfants allaient à l’école, car on avait besoin d’eux pour travailler. Le maître d’école était donc obligé de s’embaucher comme journalier pour gagner un peu mieux sa vie.

Il y avait encore dans le village : les laboureurs, le maréchal, le boulanger, le meunier, les maçons et les fileuses.

La famille d’alors formait sous l’autorité du père puis du fils aîné (puisqu’existait encore le droit d'aînesse), un bloc où tout était commun. Souvent, ils vivaient tous ensemble dans la même maison, et l’aîné soutenait et secourait ses cadets dans le besoin.

Comment était la maison d’alors ?

Rien à voir avec les logements actuels. Elle était souvent formée d’une seule pièce et de quelques petits réduits. Près de la cheminée, de grands lits car les gens dormaient ensemble pour se tenir chaud. Le fauteuil du père de famille, la huche à sel (on se servait du sel pour conserver les aliments) et les coffres qui servaient d’armoires et de sièges composaient le mobilier.

Les gens travaillaient tout le jour et ne rentraient chez eux que pour manger et dormir.

De quoi se nourrissaient-ils ?

De pain et de soupe, le premier étant souvent trempé dans la seconde. En plus d'être un symbole religieux évident, le pain est tout simplement la calorie la moins coûteuse du temps. Il suffit de constater la floraison des "émotions populaires" comme on disait, dès qu'il se raréfie et que son prix monte, pour prendre la mesure de son importance (encore en 1789). Or cet aliment pouvait absorber jusqu'à la moitié des dépenses annuelles d'une famille ! Plus volontiers fait de seigle, froment ou sarrasin que de blé, il ressemble également bien peu à notre léger pain blanc, apanage de ceux qui ont de l'argent. D'ailleurs celui-ci n'est d'aucun intérêt, car il ne tient pas assez au corps. Or c'est justement ce qu’on attend du pain : un adulte en avale trois livres au moins par jour de manière à supporter sa journée de travail. Les plus aisés peuvent le produire chez eux, car ils possèdent leur propre four à pain, tandis que les pauvres (la plupart) le cuisent au four communal ou seigneurial (bien sûr payant).

On commence à goûter de la bouillie de maïs, mais on ne mange pas de pommes de terre que l’on trouve juste bonnes pour les cochons. L'Église ne l'appelle-t-elle pas "la plante du diable", parce qu'elle pousse sous terre ? Résultat, il faut attendre Louis XVI et un certain Parmentier pour que la tubercule soit adoptée sereinement en France, donc très tard. Elle aurait pu rendre d'éminents services bien avant ! Il en est de même pour les tomates que l’on croyait empoisonnées, et que l’on a commencé à manger seulement vers 1825.

Donc, le pain est couplé avec de la soupe, plus faite de racines et de pois que de carottes et de navets, car ces derniers, on les vend. On mange avec une cuillère, la fourchette restant rare et n’ayant que deux ou trois dents.

La viande, surtout rouge, est absente des repas, on la réserve pour quelques fêtes importantes. (Je ne parle que des pauvres, évidemment. Le Roi et sa Cour en consommaient beaucoup et se servaient d’une tranche de pain comme d’une assiette).

En dessert on peut consommer quelques mauvais fruits (les bons étant vendus), le reste de fromage (même commentaire), voire un peu de miel. Les plus nantis commencent à manger des fraises, car un certain Fraizier, sous Louis XIV, a ramené des plants du Chili (ces plants de fraises croisés avec celles qui poussent déjà en nos contrées donneront les fruits dont nous nous régalons maintenant).

Le sucre était encore utilisé uniquement comme remède, et il a fallu attendre bien des années encore pour goûter des bonbons et autres friandises...

 

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17 février 2017

Petite histoire du pain

pains

Quelques mots de ce produit qui fut longtemps l'aliment fondamental de nos ancêtres.

Tout d’abord, je voudrais préciser qu’au Moyen Âge (10e-13e siècle), la société était organisée en un système que l’on appelait féodal, et qui consistait pour un seigneur à être maître sur ses terres, sur lesquelles travaillaient les paysans et les artisans en échange de pouvoir y vivre et y être protégés.

Le seigneur mettait donc à disposition un certain nombre de choses, comme le moulin et le pressoir, mais avant tout le four à pain, qu’il se devait d’entretenir. En échange, les habitants de la seigneurie devaient utiliser uniquement ce four mais en plus, ils versaient une sorte d’impôt pour cela, qu’on appelait les banalités (c’est pour ça qu’on dit : un four banal, un moulin banal, etc).

vieux moulin normand

Vieux moulin normand

Un peu plus tard, la plupart des fermes avait son propre four à pain, et quand ce n’était pas le cas, il y avait toujours celui du voisin à disposition, car l’entraide n’était pas un vain mot.

Ce système de privilèges féodaux a été aboli le 4 août 1789, au cours de la Révolution Française.

Le pain, donc, était l’unique nourriture des gens au XVIIIe siècle.

L'homme médiéval connaissait pratiquement toutes nos céréales : le millet, le mil, l’orge qui ont été utilisés avant le blé (le mot blé est un terme générique qui désigne plusieurs céréales comme le froment et l’épeautre). L'avoine servait de fourrage au bétail mais les pauvres en consommaient beaucoup. Le seigle était à l'origine une mauvaise herbe se mêlant à l'orge et au blé. Puis le blé  ayant une excellente panification éclipsa vite toutes les autres céréales. C'est la seule avec le riz (importé d’Espagne ou d’Italie) que l’on trouve sur les tables de la noblesse.

La farine constituait au Moyen-Âge un aliment incontournable pour la fabrication du pain. En campagne c'était un pain lourd à base de méteil (mélange de céréales) ou d'avoine, d'orge ou d'épeautre : le "gris" pour le maître et le "noir" pour les valets.

pain-tranchoir-g

Le pain tranchoir servant d'assiette était fait de méteil et légèrement rassis. Le pain de froment (blanc et tendre) se trouvait chez les plus riches. C’est ce pain-là qui sera adopté pour tout le monde au moment de la Révolution Française de 1789, sous le nom de "pain-égalité".

Quand les récoltes étaient bonnes, on pouvait donc trouver plus d'une trentaine de pains différents par leur forme ou leur composition. Le "pain de soy", aussi appelé "pain bis" (fait de couches superposées de seigle et de froment) était le plus médiocre. Existait aussi le "pain raté", ce qui veut dire entamé par les rats, qu’on vendait aux plus pauvres ..

combined1215Un pain bis de neuf livres, c’est-à-dire 4 kgs et demi, coûtait 8 sols, soit plus de la moitié de ce que gagnait un manœuvre par jour ouvrable, puisqu’il touchait 13 sols.

Au moment où couve la Révolution, ce n’est donc pas le manque, mais le prix du pain qui en est l'un des facteurs : seuls les nantis des villes peuvent s'acheter du pain de bonne qualité.

En boulangerie, une nouveauté apparaît : l'ajout de sel dans la pâte, jusqu'alors très rare et très cher.

Le 14 juillet 1789, la foule de Paris, en colère, s'empare de la prison de la Bastille, croyant, à tort, y trouver des stocks de blé. En août 1789, une sécheresse prive les moulins d'eau, donc de farine. Le pain devient hors de prix et les spéculateurs sont tués.

En 1792, la Convention n'autorise que le "pain-égalité", grossier, pour les riches comme pour les pauvres. Après la Révolution, toujours au nom de cette égalité, le "pain blanc" de froment devient le pain de tout le monde.

champ-ble-embrase-meilleure-photo-coucher-soleil_287650

À la fin du XVIIIe siècle, apparaissent les premiers pétrins mécaniques en bois, tournés à l'aide d'une manivelle. En réalité, ce "pétrin mécanique" avait été inventé il y a bien longtemps par les Romains, qui au IIe siècle avant Jésus-Christ, fabriquaient déjà du pain, aidés par des esclaves grecs ou par un cheval qui actionnaient les meules de pierre afin de moudre le grain, mais cet ancêtre du pétrin mécanique avait été oublié pendant deux mille ans ..

Enfin, au XIXe siècle apparaît la levure de bière pour confectionner des pains plus légers, de forme allongée et pointue : ce sont les premières baguettes.

 

baguettes

 

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