Les tribus franques
Je prends la liberté d’appeler Francs germaniques les trois frères qui possédaient la Thuringe (située au centre de l’Allemagne actuelle), pour vous permettre de les différencier des Francs saliens qui occupaient ce qui deviendrait notre future France.
En réalité, les Francs est un terme générique pour désigner un ensemble de tribus d’origine germanique, pas seulement allemande comme on le pense peut-être, mais aussi scandinave.
En raison de l’immense diversité des peuples composant la Germanie, les historiens l’ont divisée en trois branches (nordique, occidentale, orientale), elles-mêmes subdivisées en sous-groupes.
Les Francs font partie du sous-groupe des Germains de Rhénanie, ce sont des "Germains occidentaux".
Le mot Franc signifie homme libre, vaillant. Les Francs en effet se veulent "libres de toute domination", y compris celle des Romains. C'est ainsi que cet essaim de tribus s’est peu à peu romanisé par le biais du service militaire, avant d’être fédéré à l’empire au Ve siècle.
Avec leur arrivée au début du cinquième siècle, tout change en Gaule. De contrée florissante qui égale presque l’Italie par sa civilisation et sa culture intellectuelle, la Gaule se transforme en un champ de désolation. À cette foule confuse venue de tous les points du Nord, Sicambres, Suèves, Sarmates, Chamaves, Ampsivariens, se mêlent les Gaulois qui ont échappé aux massacres. Il en résulte la plus bizarre variété dans les armes et dans la manière de se vêtir.
Les Francs, d’après la description de leurs contemporains Tacite et Sidoine Apollinaire, sont très grands et très blonds. Ils ont les yeux bleus et étincelants, la voix forte, l’air farouche, le corps d’une grande blancheur. C’est une race audacieuse, prompte, indomptable, aimant le danger. L’été, ils habitent des huttes ; l’hiver, des souterrains.
Les Francs n’ont pas de soldats ; c’est la nation qui marche à la guerre. Les femmes conduisent leurs enfants, suivent leurs maris, pansent leurs blessures, et au besoin, combattent.
Tous les hommes en état de porter les armes prennent part au combat, où les uns vont nus, les autres à demi couverts de la dépouille de bêtes, et le plus petit nombre avec des vêtements courts et serrés qui prennent exactement la forme du corps. Le jeune guerrier porte au bras un anneau de fer, et ne le quitte qu’après une belle action qu’on appelle la rançon du brave.
Au temps de Tacite, l’usage des longs cheveux n’appartient, entre tous les peuples germains, qu’aux Suèves. Ceux-ci relèvent leurs cheveux et les ramènent sur le sommet de la tête pour en former un ou plusieurs noeuds.
Les autres Francs adoptent d’abord cette mode puis l’abandonnent pour celle qui consiste à ce que le derrière de la tête soit entièrement rasé, que les cheveux de devant tombent sur le front et que ceux des côtés descendent le long des joues jusque sur les épaules.
Pour se rendre plus impressionnants dans les combats, les Francs peignent, comme les anciens Gaulois, leurs cheveux avec une composition d’un rouge très vif. Leurs lèvres s’ombrent de longues moustaches mais seuls les "grands" portent la barbe.
Du Ve au IXe siècle, les Francs cohabitent donc sur les terres qui deviendront beaucoup plus tard la France, la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas.
Dans les faits, les "rois de France" portent le titre de roi des Francs jusqu’à Philippe-Auguste (XIIe siècle).
Expansion des Francs depuis l'avènement de Clovis (481)